Why? Why now? After all this time, you show up and my heart broke again.
Comme tu étais bête de penser qu'un Youkai se souviendrait de toutes ses conquêtes, humaines ou non. Il était libre comme le vent, après tout. Il devait aller partout où il le désirait, savourant les délices que procurent les petits plaisirs charnels avant d'aller butiner une autre fleur. À tes yeux, il ne faisait que profiter de la naïveté de ces femmes. Zuruine était probablement comme ton père, c'est ce que tu te disais. Après tout, ton paternel n'était jamais revenu voir ta mère, ni prendre de ses nouvelles. Si au moins il serait revenu, il aurait bien vue la petite hanyo que tu étais. Il t'aurait pris sous tes ailes et tu n'aurais pas vécu la tyrannie de ta famille humaine. C'est ce que tu te disais. Peut-être que ton père avait sincèrement aimé ta mère, mais que ton grand-père l'avait chassé. Du moins, c'est ce que tu espérais. Tu ne voulais pas que Oichi soit morte suite d'un amour à sens unique.
Oichi. Ce nom lui évoquait quelque chose. À ces mots, tes doigts firent un faux mouvement, brisant malheureusement le rythme de ta mélodie. Tu cessas de jouer et levas doucement la tête vers le renard. Rêvait-elle? Espérait-elle trop? Aucun son ne sortait de tes lèvres alors que des milliers de questions tourbillonnaient dans ton esprit. Il y avait trop de coïncidence pour en être réellement une. La breloque portant le symbole des Hiiragi, le prénom Oichi et le fait qu'il soit un démon-renard... Tu seras les poings, ne sachant pas si tu devais aborder la question ou non.
Tu n'eus malheureusement pas le temps d'ouvrir les lèvres. Du bruit à l'extérieur de ta chambre attira soudainement ton attention. Les hommes ivres faisaient un vrai vacarme, criant qu'un youkai était dans l'auberge et qu'ils devaient s'en débarrasser. Ils parlaient sûrement de Zuruine. À voir comment il était entré dans ta chambre, tu étais presque certaine qu'il n'avait guère été discret en pénétrant dans l'auberge. Il avait dû en effrayer plus d'un, les pauvres. Sauf que ce n'était pas tout. Tes pupilles se posèrent ensuite sur l'unique fenêtre de la pièce qui commençait à s'éclaircir, petit à petit. Le soleil se levait. Le jour arrivait et, avec lui, ta véritable forme. Lorsque les rayons du soleil frappèrent ton corps frêle, tu te levas et te dirigeas en direction de la fenêtre. Rapidement, tes cheveux noirs comme l'ébène devinrent roses alors que tes pupilles reprirent leur couleur ambré. Des grandes oreilles trônaient désormais sur ta tête alors qu'une queue de renard venait de faire son apparition dans le creux de tes reins. «
Il est temps de partir maintenant. Sayonara! » déclaras-tu en ouvrant la fenêtre et faisant un signe de la main à Zuruine. Il n'était pas question, pour toi, de le recroiser un jour.
Et hop! Tu sortis de la chambre assez rapidement. Tu avais enfin retrouvé des sens surhumains et ton agilité. Tu te faufilas donc à travers les maisons le plus discrètement et le plus rapidement possible pour t'éloigner de l'auberge. De un, les humains ne te reconnaîtraient pas et tu ne désirais pas qu'il fasse le lien avec ta forme humaine. Et de deux, tu voulais t'éloigner du Youkai et de cette odeur qui te chatouillait les narines. Une odeur qui ressemblait étrangement à la tienne, mais que tu voulais oublier et chasser de ton esprit.